Chez Lafi Bala, nous avons à cœur de proposer des œuvres de qualité, tout en assurant un juste équilibre entre accessibilité, rémunération équitable des artisans et durabilité de notre modèle. Aujourd’hui, un contexte exceptionnel nous oblige à ajuster nos prix. Ce n’est pas une décision facile, mais elle est devenue nécessaire.
Un contexte politique et sécuritaire extrêmement instable
Le Burkina Faso traverse une crise majeure. Depuis le coup d’État militaire de janvier 2022, le pays est plongé dans une instabilité politique et sécuritaire qui fragilise toute l’économie locale. En avril 2025, une nouvelle tentative de coup d’État a été déjouée, illustrant la gravité de la situation. Plus de 60 % du territoire échappe au contrôle de l’État, les attaques terroristes se multiplient, et plus de 2 millions de personnes sont déplacées.
Pour nos artisans, cela signifie des conditions de travail plus difficiles, des transports moins sûrs et un environnement économique globalement dégradé. Produire devient plus risqué, plus lent et plus coûteux.
Une rupture des relations avec la France
Les tensions diplomatiques entre le Burkina Faso et la France ont des conséquences très concrètes. Expulsion des diplomates, suspension des accords de coopération, retrait des forces françaises et même sortie de l’Organisation internationale de la Francophonie : ces décisions politiques ont considérablement compliqué les échanges.
Cela se traduit pour nous par :
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des procédures douanières plus complexes ;
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un allongement des délais d’exportation ;
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une perte de certains canaux d’approvisionnement ou de soutien logistique.
Le tout, dans un contexte où l’administration locale renforce ses contrôles, sans pour autant en simplifier les modalités.
Une flambée du prix des matières premières
Le prix du bronze, notre matière première essentielle, a explosé. Avant la crise sanitaire, le kilogramme coûtait environ 1 500 francs CFA. Aujourd’hui, il dépasse les 3 000 francs CFA, soit une hausse de 100 %. Cette augmentation n’étant pas compensée localement, aujourd'hui ce sont les artisans et les exportateurs qui en absorbent les effets.
Une inflation cachée : les frais administratifs
Chaque pièce que nous exportons doit être certifiée par les autorités locales pour éviter tout risque de pillage archéologique. Une démarche légitime mais dont le coût a été multiplié par cinq du jour au lendemain, sans préavis ni justification.
À cela s’ajoutent :
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des frais de transport plus instables : hausse du carburant, insécurité sur les routes, raréfaction des transitaires, Air France a d'ailleurs quitté le Burkina ;
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des coûts de conformité en hausse constante : documents, certificats, autorisations.
Un modèle que nous voulons toujours plus juste
Chez Lafi Bala, nous prônons un commerce éthique. Cela signifie payer les artisans à un prix juste, les accompagner durablement sans jamais rogner sur la qualité de leurs créations.
Maintenir nos engagements dans ce contexte exige de l’agilité, mais aussi de la transparence. C’est pourquoi nous tenions à vous expliquer les raisons de l'augmentation de nos prix : elle reflète simplement la réalité du terrain et nous permet de continuer à faire ce que nous faisons bien et avec passion.
Notre mission reste la même : vous proposer des œuvres qui ont du sens, qui soutiennent une économie locale résiliente et qui racontent une autre histoire de l’Afrique, une Afrique digne, créative et moderne.
Nous vous remercions de votre compréhension et de votre confiance.
Chaque pièce achetée est un geste fort. Elle soutient des familles, des savoir-faire et une vision du monde plus humaine.